Stay positive! That's the commendable intention behind this new discographic proposal from the American trumpeter and singer Boney Fields. While the international health crisis forced the world to question priorities in the oppressive silence of a widespread lockdown, Boney Fields was already contemplating the next step. What is the worth of an artist if they don't step onto the stage? Boney Fields has experienced those moments of communion with entire crowds so often that he couldn't settle for fleeting appearances on social media. So, he chose to compose intensely in the tranquility of this historic global parenthesis. "Just Give Me Some Mo'" is the sincere wish of an artist eager to feel again the vibrations of always thrilling performances.

The musical texture of this new record resurrects the sparkle of the great formations of yesteryear when brass instruments majestically supported guitar solos and the vocal prowess of blues artisans. "Cross My Heart," a tribute to harmonica player and singer James Cotton, one of Boney Fields' heroes and comrades, is certainly the most representative track of this lively groove mood that authentic blues musicians know how to instill. Boney Fields has in him that almost funk tone mature enough to tantalize our ears and make us tap our feet. By revitalizing, for example, "The Thrill Is Gone," in the spirit of its original author (Roy Hawkins), Boney Fields perpetuates the tradition of fiery orchestras of the past without altering the modernity of its irresistible tempo.

Much more personal than all his previous albums, "Just Give Me Some Mo'" is also an expression of introspection, that of a man who remembers without drowning in dark nostalgia. He thinks of the courage of his mother bravely facing obstacles in an unequal America. "Back in the Day" is not a sad song. It makes one stronger and nourishes faith in the future. This melody is certainly the most touching of the six compositions written by Boney Fields. From "Control of you" to "Something's holding me" or "I know yes I Know," he invites us into his intimate biography, the story of a large family shaken by inevitable upheavals that must be faced, the destiny of a combative musician who resists adversity.

The lively timelessness of the blues, when narrated with accuracy and insight, always manages to find its legitimacy. The months of reflection, of questioning, will not have been in vain. They have given substance and character to this thrilling record that, let's wager, will be remembered. Boney Fields has waited long enough. Does he want more? We will give him more! "Just Give Me Some Mo'" will now be a shared leitmotif, that of an insatiable conductor and that of enlightened admirers.


Rester positif! Voilà l’intention louable de cette nouvelle proposition discographique du trompettiste et chanteur américain Boney Fields.
Tandis que la crise sanitaire internationale imposait au monde de s’interroger sur le sens des priorités dans le silence pesant d’un confinement généralisé, Boney Fields réfléchissait déjà à l’étape suivante. Que vaut un artiste s’il ne monte pas sur scène ? Boney Fields a si souvent vécu ces moments de communion avec des foules entières qu’il ne pouvait se contenter d’apparitions furtives sur des réseaux sociaux. Alors, il préféra composer intensément dans la quiétude de cette parenthèse planétaire historique. « Just Give Me Some Mo’ » est le vœu sincère d’un artiste impatient de ressentir à nouveau les vibrations de performances toujours haletantes.

La texture musicale de ce nouveau disque ressuscite le scintillement des grandes formations d’antan quand les cuivres soutenaient majestueusement les solos de guitare et les prouesses vocales des artisans du blues. « Cross My Heart », en hommage à l’harmoniciste et chanteur James Cotton, l’un des héros et compagnon de route de Boney Fields, est certainement le titre le plus représentatif de cette humeur groove trépidante que les musiciens de blues authentiques savent instiller. Boney Fields a en lui cette tonalité presque funk suffisamment mûrie pour titiller nos oreilles et nous faire taper du pied. En revitalisant, par exemple, «The Thrill Is Gone», dans l’esprit de son auteur originel (Roy Hawkins), Boney Fields perpétue la tradition des orchestres fougueux d’autrefois sans altérer la modernité de son irrésistible tempo.

Beaucoup plus personnel que tous ses précédents albums, « Just Give Me Some Mo’ » est aussi l’expression d’une introspection, celle d’un homme qui se souvient sans se noyer dans une sombre nostalgie. Il pense au courage de sa mère bravant vaillamment les obstacles dans une Amérique inégalitaire. « Back in the Day » n’est pas une chanson triste. Elle rend plus fort et nourrit la foi en l’avenir. Cette mélodie est certainement la plus touchante des six compositions écrites par Boney Fields. De « Control of you » à « Something’s holding me » ou « I know yes I Know », il nous invite dans sa biographie intime, l’histoire d’une famille nombreuse agitée par d’inévitables soubresauts auxquels il faut faire face, la destinée d’un musicien combattif qui résiste à l’adversité.

L’intemporalité vivace du blues, lorsqu’elle est narrée avec justesse et perspicacité, parvient toujours à trouver sa légitimité. Les mois de réflexion, d’interrogation, n’auront pas été vains. Ils auront donné du corps et du tanin à ce disque trépidant qui, gageons-le, fera date. Boney Fields a suffisamment patienté. Il en veut plus ? Nous lui en donnerons davantage ! « Just Give Me Some Mo’ » sera désormais un leitmotiv partagé, celui d’un insatiable chef d’orchestre et celui d’admirateurs éclairés.
Joe Farmer.